Champignonnière de Caluire

La champignonnière a été installée en 1960 dans une ancienne galerie défensive reliant les forts de Montessuy et Caluire. Celle ci a fonctionné entre 1960 et 1972, pour ensuite être désaffectée et rachetée par la ville. Les forts de Caluire (construit entre 1831 et 1835) et Montessuy (construit entre 1831 et 1836) font partie de la 1ère enceinte de fortification Lyonnaise (annexe 1), dont la construction a été dirigée par le baron Hubert Rohault de Fleury. Ces forts étaient reliés par un mur de fortification en surplomb d’un fossé défensif. Ce mur implanté en V rentrant, intègre au creux la caponnière qui permettait de couvrir le mur et le fossé.

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Sous le mur, de part et d’autre de la caponnière* se trouve une galerie de fusillade* semi enterrée flanquée de meurtrières* pour canons à mitraille* ou fusillés, de bouches d’évacuation des fumées* et de créneaux de pieds*. Ces forts à l’époque destinés à la défense de la ville, n’ont jamais servis et ont été désaffectés aux alentours des années 1900, ils resteront ensuite à l’abandon. L’urbanisme de l’agglomération évoluant, le fort de Caluire et Cuire a été en grande partie rasé au lors de la construction du stade Henri Cochet, (seul subsistent quelques murs dans les vestiaires). Quant à celui de Montessuy, il est toujours debout et appartient à la ville de Caluire et cuire, il n’est cependant pas visitable. Le fossé est lui remblayé aux environs de 1930 pour la réalisation de voies de circulation, par la même occasion la galerie se retrouve complètement enterrée. Le mur reliant les 2 forts a été rasé au profit de la construction de rues et d’habitation notamment les HBM* rue Paul Painlevé et des maisons individuelles. La galerie de fusillade* a été conservée dans sa majeur partie mais a subi quelques transformations lors de son exploitation par la champignonnière (rails au sol, modifications d’ouvertures…) et sert aussi de caves individuelles pour certaines constructions des années 1930 ou plus tardives.

    

DESCRIPTION GÉNÉRALE

La structure de la construction similaire aux fortifications de l’époque est en pierres taillées apparentes liées avec mortier de chaux. Plafond vouté. Le sol est un dallage béton surement réalisé par les exploitants de la champignonnière. L’entrée se fait par le portail métallique de la rue Paul Painlevé.

Une galerie en pente fortement inclinée s’enfonce pour déboucher sur un carrefour.

Sur la droite et la gauche se trouve la galerie de fusillade, en face la caponnière.

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La caponnière se décompose en 6 salles avec dans chacune des ouvertures, 1 pour le tire au canon à mitraille*, 1 bouche d’évacuation des fumées* et 2 meurtrières* pour fusillés*(voir schéma).

La galerie de fusillade de droite (en descendant face à la caponnière) se compose de plusieurs casemates avec des ouvertures notamment des créneaux de pieds* et bouches d’évacuation des fumées aujourd’hui bouchées par les remblaiements.

Au fond de ce tronçon de galerie le passage est bouché par de la maçonnerie au droit du passage en dessous des HBM. (Selon le guide un peut plus loin il y aurait un petit local fermé qui permettrait de descendre dans cette partie, elle serait donc toujours en bon état et accessible). Plus loin encore un autre bouchage maçonné existerait et la suite servirait de caves individuelles en dessous de villas. L’utilisation de la galerie par la champignonnière à donné lieu à des modifications de fonctionnement, notamment pour la ventilation et le transport des charges.

Sur la gauche (toujours face à la caponnière en descendant) on trouve des grandes et petites casemates. Au bout de ce tronçon un autre bouchage maçonné donnant lui aussi sur des caves individuelles de villas.

LES  MEURTRIERES  DE  LA GALERIE  DE  FUSILLADE  CASEMATEE

Dans cette galerie on rencontre divers types d’aménagement des positions de tir.

LE BASTIONNET DE FLANQUEMENT

  • les 4 casemates destinées aux canons sont équipées chacune de l’emplacement d’un canon au centre avec son embrasure, encadré de 2 meurtrières (ou créneaux verticaux) pour fusil
  • les 2 casemates disposées en pointe comportent chacune 2 meurtrières pour fusil
 

LES CASEMATES

  • 4 types d’équipements :
    • A 1 seul poste pour fusil : les 5 casemates de ‘’petit module’’ suivant les 6 de ‘’grand module’’ en direction de l’ouest
    • B1  créneau de pied en position basse, et 2 postes pour fusil : la 1ère casemate en partant du bastionnet de chaque coté
    • C 1  seul créneau  horizontal : les 2e et 3e casemates en partant du bastionnet de chaque coté
    • D 2 postes pour fusil : toutes les autres casemates

Toutes les casemates comportent de larges ouvertures en partie haute pour l’évacuation des fumées de tir dégagées par la poudre noire, et éviter leur toxicité.

Lexique :

Bouches d’évacuation des fumées : ouvertures pratiquées dans les murs au dessus des emplacements de tirs aux canons pour évacuer les fumées des tirs notamment avec la poudre noire.

Canon à mitraille : canon avec lequel on tirait une multitude de débris métalliques pour infliger un maximum de dégâts à l’infanterie.

Caponnière : organe de défense d’un fossé à un ou plusieurs angles de tir (caponnière à ailes simples ou ailerons) dans lequel se trouvent des meurtrières pour les tirs de canons ou fusils.

Créneaux de pied : ouvertures de défense s’ouvrant au niveau du sol ou entre 0.80 et 1.00m par laquelle on défend le pied de la muraille par des tirs ou en y laissant tomber des grenades.

Fusilier : Autre nom donné aux membres de l’infanterie dans plusieurs pays. Un fusilier est donc un fantassin.

Galerie de fusillade ou galerie de flanquement : galeries parsemées de meurtrières pour la défense d’une ligne de front ou un fossé contre des assaillants.

Meurtrière : ouverture pratiquée dans les murs d’une fortification et par laquelle on peut tirer à couvert sur les assaillants.