L'église souterraine
Auteurs : Collectif, Jean-Luc PIAT
Thématiques : Archéologie souterraine, Architecture, Charente, Cimetières, Églises, sanctuaires enterrés
Editeur : CHALAIS IMPRIMERIE F.BERTON
Date de sortie : 2014
L’église souterraine d’Aubeterre, un monument exceptionnel revisité;
Les résultats des recherches menées sous la direction de J-L.Piat pour l’église souterraine changent les dates et la vocation de cette église.
Creusée dans la première décennie du XIIe siècle semble-t-il, par le même commanditaire que celle de Saint-Emilion en Gironde, elle devait abriter les reliques rapportées des croisades par le seigneur Pierre 1er de Castillon. Appelée Saint-Sauveur et non Saint-Jean (nom qui apparaîtra vers les XVIIIe ou XIXe siècles), c’était aussi une collégiale importante.
Citons J-L.Piat (opus cité p.43) : « Un monument exceptionnel et original » « L’église d’Aubeterre n’a pas d’équivalent en dimensions tant en France qu’en Europe occidentale, et même les plus grandes églises rupestres de Cappadoce en Turquie, de Matera en Italie ou d’Ivanovo en Bulgarie n’atteignent ce développement. Exceptionnel par les volumes excavés, l’édifice est original par son caractère souterrain et la mise en place d’un chemin de croix autour de reliquaires commémorant la Passion du Christ.
Il présente cependant de nombreuses analogies avec deux édifices régionaux creusés à la même période. L’édifice le plus abouti et le plus ressemblant est l’église souterraine de Saint Emilion à 60 km de distance, qui est venue s’implanter dans un lieu déjà occupé par un premier sanctuaire rupestre établi à proximité du tombeau de saint Emilion. A Aubeterre, cette antériorité n’est pas confirmée, bien qu’un escalier en galerie recoupé par la voûte du collatéral nord de l’église signale que des espaces souterrains existaient préalablement avant le creusement de l’église. Une autre église souterraine, à Gurat (Charente), à 22 km d’Aubeterre, présente des dimensions plus modestes. Son intérêt réside dans son caractère inachevé, certains creusements ayant été suspendus laissent
voir comment les ouvriers carriers procédaient pour réaliser ce type d’édifice.